14 Juin 2022 – Machteld Meulleman, Katia Paykin

L’emploi des verbes impersonnels y avoir et faire dans l’expression de la météorologie en français

Salle Lettres 1 (Ens, 45 rue d’Ulm, Paris)

Horaire : 10h30-12h.
Intervenant : Machteld Meulleman, Katia Paykin
Résumé :

L’exposé portera sur l’alternance intrigante entre deux structures impersonnelles a priori équivalentes combinant certains noms météorologiques soit avec le verbe existentiel y avoir soit avec le verbe d’action faire (cf. il y a / il fait du vent). D’après Bauer (2000), l’on voit apparaître ces deux tournures pour compenser la diminution de fréquence des verbes impersonnels météorologiques intransitifs SV (type il vente) en latin en faveur de structures transitives dans un moule SVO. Nous montrerons à partir d’une étude de corpus diachronique et synchronique conduite sur le français qu’en moyen français les structures météorologiques en il fait tendent à se combiner avec des noms référant à des phénomènes dynamiques en position d’objet (comme dans il fait orage), alors que les structures en il y a s’accompagnent typiquement d’objets statiques (comme dans il y a du brouillard). En revanche, cette répartition se perd à partir du français préclassique (1550) en faveur d’une réorganisation fonctionnelle : il fait se spécialise pour exprimer des états atmosphériques, alors qu’il y a s’utilise pour quantifier la présence de phénomènes ou de substances météorologiques.

Bauer, B. 2000. Archaic Syntax in Indo-European: The Spread of Transitivity in Latin and French. Berlin: Mouton de Gruyter.

Docteure en philologie romane à l’Université de Gand (Belgique), Machteld Meulleman est maîtresse de conférences à l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Ses recherches portent sur la linguistique française, notamment dans une perspective comparative et variationniste, ainsi que sur les pratiques d’intercompréhension dans la communication multilingue et la didactique du plurilinguisme.

Locutrice native du russe, alumna de Columbia College, Columbia University à New York, USA, et Docteure en Linguistique, Katia Paykin est Maîtresse de Conférences à l’Université de Lille. Sa recherche actuelle porte sur les particularités sémantico-syntaxiques des expressions météorologiques, la détermination et l’existence dans le cadre de la linguistique comparée.